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It's never too late

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21 juin 2009

Chapitre 1

_ Bonsoir. Vous m’avez l’air soucieux.

    Benjamin répondit d’un bref signe de tête avant de se replonger dans la contemplation du liquide sombre, qu’il faisait tournoyer dans sa tasse presque pleine. Il n’était pas dans les habitudes de l’homme, pourtant distingué, de faire preuve d’impolitesse. Et pourtant, ce soir-la, faire mauvaise impression lui était égal. Il n’avait pas envie de parler et espérait simplement que la créature qui s’était installée face à lui ne l’importunerait pas.

    _ Votre café doit être froid, maintenant.

    Ainsi, elle l’observait depuis déjà un moment. Le blond soupira avant de relever la tête, fixant ses prunelles brunes, virant sur le rouge, sur l’inconnue. Il la sonda du regard quelques secondes, secondes qui suffirent à lui rappeler qu’habituellement il aurait déjà entamé la conversation. Mais cette fois-ci, il se contenta de se lever et de déposer sur la table quelques pièces qu’il sortit du fond de sa poche.

    _ Pardonnez, j’ai des choses à faire. Passez une bonne fin de soirée, ajouta-t-il à mi-voix avant de tourner les talons.

    Quelques minutes plus tard, l’homme se trouvait étalé en travers d’un lit, les yeux rivés sur le plafond qui, de blanc, était devenu grisâtre. Ben avait passé son enfance et son adolescence dans ce quartier miteux, il aurait dû s’attendre à ce qu’il allait trouver. Mais non, revoir ces immeubles anciens et grisonnants de pollution, ces rues poussiéreuses et ces ruelles sombres avait simplement eu l’effet d’une douche froide. Une douche dont l’eau glaciale semblait s’incruster jusque dans sa chair et dans ses os. Un électrochoc qui lui rappelait combien il avait bien fait de s’en aller, sept ans auparavant.
    La vie qu’il menait n’était pas l’excellence-même, mais elle s’en approchait. Du moins, pour quelqu’un qui était né dans un quartier défavorisé. Benjamin avait, une fois son bac en poche, prit la poudre d’escampette pour tenter de réaliser son rêve, et ce grâce à sa tante : faire de la photo. Aujourd’hui, il ne vivait pas de sa passion, devait travailler à côté, mais cela lui convenait. Du reste, côté cœur, Benjamin pouvait être qualifié de coureur de jupons. Il multipliait les aventures d’un soir, bien qu’il ait déjà 25 ans, et refusait de s’engager dans une relation à long terme. Cela lui donnait l’impression d’avoir la maîtrise parfaite de sa vie. Lui, Benjamin Chaland, fier, sûr de lui et enchaîné, inconsciemment, pour être parti sans lui donner d’explications.
Le blond refusait d’admettre qu’il était ici pour se faire pardonner. Mentir, il savait faire. Si bien d’ailleurs qu’il se mentait à lui-même sans acquis de conscience. Les raisons pour lesquelles il était revenu étaient très claires : un simple besoin de renouer avec son passé, revoir l’endroit qu’il avait quitté, en prendre quelques clichés pour le graver dans sa mémoire, comme une preuve de son adolescence. Revoir l’homme qui avait été son meilleur ami était certes l’un de ses souhaits, mais il ne comptait pas le chercher, d’ailleurs peut-être même qu’il n’habitait plus là… Non, Benjamin avait réussi, depuis les mois que cette idée le taraudait, à se convaincre qu’il voulait revenir ici simplement par besoin, et non pas par but.
    L’homme ignorait combien de temps il allait rester dans cette ville, et dans cet hôtel sordide, bien que l’un des plus acceptables du coin. Une semaine, deux, peut-être même un peu plus, le temps qu’il lui faudrait pour repartir l’esprit tranquille. Il n’avait aucun but précis, et c’est en réfléchissant à ce qu’il ferait le lendemain qu’il s’endormit, sans même s’être mis à l’aise.

    Benjamin dormit d’un sommeil lourd, sans rêves, qui fut brisé par la sonnerie, stridente, de son téléphone portable. Il ouvrit péniblement les yeux et tâtonna de son bras droit à la recherche de la table de chevet mais il ne rencontra qu’un oreiller. Cela eut pour effet de le réveiller totalement, alors il réalisa où il était et extirpa son téléphone de sa poche.

_ Allô ?
_ Ben, j’allais raccrocher. Je t’ai réveillé ou quoi, toi, scotché à ton phone vingt-quatre heures par jour ?
_ Cons’…m’fais pas chier…marmonna l’homme, d’une voix pâteuse, avant de replonger dans le silence.
_ Elégant, monsieur, mais dites-moi, savez-vous l’heure qu’il est ?
_ Euh….
_ Treize heures trente, abruti, lève-toi et bouge, t’es pas parti en vacances pour pioncer, si ?
_ Euh...Entre autres, si, répondit-il après un bref silence, durant lequel il se demanda pourquoi elle parlait de vacances, avant de se rappeler que c’était l’excuse qu’il avait donné à Constance, l’une de ses plus proches amies, pour revenir dans cette ville. Mais, à vrai dire, il ne se rappelait pas même de la destination qu’il avait prétendue avoir choisie.
_ Sois pas con, Montpellier c’est une belle ville, en plus il doit faire super beau !
_ Ah euh…oui, oui. Bon je te laisse, alors, je te passe un coup de fil dès que j’ai quelque chose d’intéressant à te raconter.
    Il ajouta un « bye, à la prochaine » avant de raccrocher. Même elle, il n’avait pas été capable de lui expliquer ce besoin qu’il avait eu de venir ici, alors qu’il lui confiait la plupart de ses pensées – l’une des rares personnes à qui il mentait rarement. Mais il était certain que, cette fois-ci, elle n’aurait pas apprécié sa décision.
    Benjamin alla prendre une douche pour se réveiller, après quoi il enfila jean, chemise, attrapa clefs, porte-monnaie et portable puis descendit au rez-de-chaussée. Par bonheur, il ne croisa pas la femme de la veille. La journée, déjà bien entamée, s’annonçait plutôt mal et ce pour une raison simple : Ben n’avait absolument aucune idée de ce qu’il allait faire pour combler le temps. Tout comme il n’avait aucune idée concrète des activités pour les futurs jours à venir.
Peu lui importait tant qu’il était ici car à peine eut-il mis le nez dehors que l’air lui sembla familier. L’homme ferma les yeux quelques secondes, et il se sentit chez lui. Mais, dès qu’il les rouvrit, le décor, hostile, lui rappela à quel point il avait changé. Il se sentait étranger dans l’un des rares endroits dont il connaissait les moindres recoins.

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21 juin 2009

Bienvenue

Bonjour, ou bonsoir n_n

 

It's never too late est une nouvelle fic, première réelle expérience. Je ne ferai probablement pas de pub, d'où le fait que vous soyiez tombé(e) là par hasard...
Je n'écris pas comme une déesse, mais je me fais plais
ir, ce qui je pense est le principal. Niveau orthographe, grammaire etc, je fais de mon mieux pour les éviter.

/!\ Homosexualité
/!\ Présence d'actes sexuels, peu détaillés toutefois


_ _ _ _ _ _ _ _ _ _

 

 

Résumé


Benjamin n’aurait jamais dû revenir.
Sa vie n’avait été qu’une succession de victoires depuis qu’il avait quitté ce quartier miteux, que diable pouvait-il avoir à faire ici, de nouveau ? Rien. Rien, sinon… Oui, il connaissait ce sentiment, ce mélange de tristesse et de colère envers soi-même : le remords. Sept ans. Sept ans qu’il vivait avec ses regrets, sur lesquels il tentait de tirer un trait, en vain. Alors oui, c’était pour apaiser sa conscience qu’il revenait.
Pour pouvoir arborer ce grand sourire sans s’en sentir coupable.
Pour vivre.
Pour obtenir le pardon de l’être qu’il avait le plus aimé, et qu’il avait abandonné.
Et puis repartir.

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